Publié dans Editorial

Symbolique !

Publié le jeudi, 11 mai 2023

La communauté internationale, en particulier l’Union européenne (UE) et le Système des Nations unies, serait-elle en froid avec le régime Orange de Rajoelina Andry. A en croire la déclaration de l’ambassadrice de la délégation de l’UE en poste à Antananarivo et un certain silence … éloquent du représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Madagascar, on serait tenté, le conditionnel est de rigueur, de supposer à une attitude circonspecte de leur part.
Sem Isabelle Delattre Burger, l’ambassadrice de l’UE à Madagascar, lors d’une conférence de presse à Andraharo, déclarait sans fioritures que Bruxelles consent contribuer au financement de l’élection (novembre) mais de façon … « marginale », selon le terme même de Mme l’ambassadrice. Une contribution symbolique que la diplomate tentait de justifier. Mais, à travers les langages diplomatiques, on croit comprendre que quelque chose ne tourne pas bien.
De son côté, la représentation près du PNUD se mure dans un silence troublant concernant la contribution onusienne relative au financement de l’élection de novembre, entre autres, la mise en place du « basket fund ». Les partenaires techniques et financiers (PTF) attendent un signal fort d’Andraharo (PNUD) pour prendre les dispositions qui conviennent. Et on attend !
Pour essayer de saisir le pourtour de ce « froid », s’il en est le cas, il faudrait remonter dans un premier temps quelques années auparavant. En 2019, l’UE dépêchait dans la Grande île une Commission d’observation des élections (UE/COE). Les résultats d’observation de l’UE/COE ont été quelque peu accablants surtout concernant les perspectives des scrutins à venir. Les membres de la Commission d’observation pointaient du doigt la neutralité effective de la CENI et de la HCC, nouvellement instaurées. Ils sont sceptiques de la vraie indépendance des membres de ces institutions vis-à-vis de l’Exécutif. De ce fait, selon leurs constats, ils remettent en cause les éventuels résultats du scrutin de novembre. En fait, les résultats des travaux de l’UE/COE semblent gêner Bruxelles. Mais, Isabelle Delattre Burger nouvellement nommée et qui débarque à Antananarivo n’hésitait pas à … cautionner les fameux rapports. Soulignons que les dirigeants du régime mettent en avant la souveraineté de Madagascar dans la gestion de ses affaires internes. Vient ensuite le controversé communiqué du 31 mars émanant du ministère de l’Intérieur (MID) interdisant toute manifestation politique sur la place publique. Un communiqué qui provoqua un tollé général de la classe politique relevant de l’Opposition mais aussi d’une bonne partie de la communauté internationale dont l’UE et le Système des Nations unies. Un communiqué conjoint, remettant en cause la teneur du communiqué du MID et signé par sept missions diplomatiques, fut publié. D’autres motifs, entrant dans le cadre la réticence des PTF à soutenir le pays dans la contribution au financement du scrutin à venir, peuvent être considérés seulement, nous nous limitons à ces deux « blocages » majeurs.
De toute manière, les PTF sont libres de leur décision. Contribution ou pas, marginale ou symbolique, le pays avance vers l’élection présidentielle de novembre. Il appartient à l’Etat de se procurer coûte que coûte les moyens nécessaires. C’est un acte de souveraineté. S’il faudra faire des coupes budgétaires dans tous les départements et institutions de la République, il faut le faire.
La balle est dans notre camp.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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